Le cartilage est un tissu conjonctif souple parfois élastique que l'on retrouve chez l’homme sous différents types dans le corps. Le cartilage qui nous interesse ici est le cartilage articulaire qui se situe à la surface des articulations entre les os et qui permet à une articulation de bouger sans douleur. Il s’agit de cartilage hyalin. Il existe d’autres endroits notamment dans la cage thoracique, l'oreille externe, le nez, les bronches ou les disques intervertébraux. Le cartilage est formé de cellules, les chondrocytes, au sein d'une matrice extracellulaire constituée de glycosaminoglycanes, de collagène et d’eau.
 

QU’EST-CE QU’UNE LÉSION CARTILAGINEUSE ?

 
Les lésions cartilagineuses correspondent à une atteinte en superficie et en profondeur d’une partie ou de toute l’articulation. Elle se caractérise par une diminution de l’épaisseur du cartilage.
 
Les lésions du cartilage du genou peuvent être divisées en deux catégories : les lésions d'usure et les lésions traumatiques. Des lésions au cours de la croissance peuvent aussi survenir. Les lésions d’usure sont soit primitive soit secondaire (fracture, cal vicieux, rupture ligamentaire, maladie du cartilage…).
 
Selon la société internationale de traitement des lésions cartilagineuses (ICRS), quatre stades existent en fonction de la profondeur de l’atteinte.


SYMPTOMES

Les lésions cartilagineuses causent des douleurs, des blocages, des gonflements, un enraidissement articulaire et parfois même des sensations d’instabilité du genou, qui conduisent le patient à éviter la marche et les activités sportives. 


QU’EST-CE QUE LA CHIRURGIE CARTILAGINEUSE ?

 
Les interventions chirurgicales pour le traitement des lésions du cartilage du genou varient en fonction du type, de la taille, de la localisation, de l'âge du patient et des lésions associées au genou.

L’opération a comme objectif de restituer une surface de glissement homogène pour soulager les douleurs, les blocages et les gonflements.

Elle permettra ainsi au patient de reprendre une vie normale, de s’adonner librement à la marche, de pratiquer des activités sportives en évitant que l’articulation ne se dégrade.

TRAITEMENTS


Lorsqu’il s’agit d’une petite lésion, elle peut dans un premier temps être traitée médicalement. Le traitement médical associe des thérapeutiques de modification des contraintes comme le port d’une genouillère, le port de semelles, des règles hygiéno-diététiques (perte de poids, musculation…). Le recours aux infiltrations intra articulaires est fortement recommandé avant d’envisager un traitement chirurgical.

chirurgie du genou
 
 

Il existe ainsi plusieurs types de chirurgie du genou pour remédier aux lésions du cartilage : 

 
On distingue les techniques de stimulation, de réparation et les techniques de remplacement de cartilage.
 
Parmi les techniques de stimulation, on peut proposer le « débridement », les microfractures. Le débridement consiste à nettoyer l’articulation, d’enlever les clapets cartilagineux. Les microfractures consistent à utiliser un poinçon de façon à stimuler l’os sous chondral et provoquer un caillot sanguin avec des cellules sous chondrales qui vont permettrent de remplacer le cartilage absent par un fibro cartilage. Celui-ci est loin des propriétés du cartilage hyalin mais permet de remplacer la perte de substance cartilagineux.
 
Lorsque la lésion est large et profonde, qu’elle se présente sous la forme d’un clapet ou d’un fragment libre intra-articulaire emportant l’os sous-jacent. Dans le cadre d’une ostéochondrite, le chirurgien peut procéder si les conditions locales sont favorables à une fixation. Une fois le fragment repositionné à son emplacement initial, il est alors fixé par une ou plusieurs vis qui vont permettre la reconstitution d’une surface cartilagineuse homogène.
 
L’autre des options les plus simples, la technique dite des micro-fractures, est indiquée pour les petites lésions lorsque l’atteinte est au niveau de l'os sous-chondral (sous le cartilage). Cette technique est réalisée par arthroscopie, où la lésion du cartilage du genou est nettoyée, puis des microperforations/fracture sont réalisées à l’aide d’un poinçon dans l'os sous-chondral qui permettent la migration des cellules sanguines et la formation d'un caillot sanguin. Ce caillot aura pour fonction de recouvrir le « trou » dans le cartilage et formera un tissu appelé fibrocartilage. Cependant, la résistance de ce tissu n'est pas très durable, car il ne présente pas les mêmes caractéristiques histologiques et biochimiques que le cartilage d'origine. 
 
Les techniques de réparation du cartilage sont les autogreffes de cartilage (mosaicplastie), les allogreffes de cartilage et les cultures de chondrocytes.
 
La technique de la mosaicplastie par autogreffe consiste quant à elle à prélever des cylindres de cartilage et d'os dans une zone saine du genou pour les transplanter dans la zone au défaut cartilagineux. Cette technique est réalisée par arthroscopie ou par chirurgie ouverte, et le cylindre ostéochondral (unique ou multiple) est ajusté dans la lésion du cartilage du genou. L'avantage de cette technique est que la réparation est effectuée avec l'os et le cartilage du patient, mais les inconvénients sont les dommages causés lors du retrait du cylindre ostéochondral et la difficulté de combler complètement le défaut de cartilage.
 
La technique de la mosaic plastie par allogreffe est la même technique que précédemment mais l’os et le cartilage sont prélévés sur une greffe de banque. Cette greffe est demandée lors de la consultation et est disponible lors de la chirurgie.
 
Les cultures de chondrocytes sont aussi un mode de remplacement du cartilage. Cette intervention ne se pratique pas de façon régulière en France car non pris en charge par la Cpam. Elle se pratique lors d’études scientifiques.
 
Les autres interventions proposées peuvent être une ostéotomie et la mise en place de prothèses du genou. Ces deux interventions seront traitées dans un autre chapitre.
 

APRÈS L’INTERVENTION CHIRURGICALE

 
Comme pour toute opération du genou, la rééducation avec un kinésithérapeute est fondamentale et indispensable pour le bon fonctionnement du membre opéré. C’est grâce à cette rééducation que la souplesse et les masses musculaires du genou seront préservées.
 
En ce qui concerne le retour à la vie normale, les patients opérés par refixation ou mosaicoplastie devront marcher à l’aide de béquilles pendant 6 semaines, pour éviter au genou de subir le poids du corps. La conduite et le travail sont envisageables dès le deuxième mois post-opération, en fonction de chaque individu et des professions exercées. 
 
Dans le cas des micro-fractures, le délai de décharge est de 3 à 6 semaines. La conduite et le travail sont envisageables dès le premier mois post-opération, en fonction de chaque individu et des professions exercées.
 
Enfin, les pratiques de sports doux comme le vélo et la natation peuvent généralement reprendre après le deuxième mois. Quelle que soit l’intervention, il faut normalement compter entre 4 et 6 mois avant une reprise complète de toute activité sportive.
 

BÉNÉFICES DE L’INTERVENTION CHIRURGICALE

 
Dans tous les cas et pour tous les types d’opération, les blocages, gonflements, douleurs et l’instabilité au niveau du genou disparaîtront rapidement après la chirurgie.

 

ÉVENTUELS RISQUES POST-OPÉRATOIRES

 
Toute opération chirurgicale implique des risques non-négligeables que le patient doit connaître. Dans le cas de la chirurgie des lésions cartilagineuses, d’autres complications peuvent se présenter :
 
  • Des saignements et un hématome peuvent subvenir et ce dernier peut nécéssiter une évacuation.
  • Une phlébite peut se développer mais se résorbera grâce à un traitement anti-coagulant.
  • Une raideur articulaire peut se produire si la rééducation post-opératoire n’a pas été correctement effectuée.
  • Des réactions inflammatoires fortes, comme une algodystrophie, peuvent se déclarer mais de nouvelles médications traitent dorénavant cette pathologie rare.
  • Un greffon ou un fragment cartilagineux peuvent se déplacer ; une intervention chirurgicale sera alors nécessaire.

Pour plus d’informations sur les lésions cartilagineuses ou sur les risques de la chirurgie, n’hésitez pas à contacter votre chirurgien, le Dr Patrick DJIAN, spécialiste des membres inférieurs et du genou. Il sera à même de répondre à vos questions, et en tant que professionnel, il vous guidera et vous conseillera au mieux.
Le Dr Patrick DJIAN, chirurgien orthopédiste spécialisé dans les membres inférieurs, vous reçoit sur rendez-vous au sein de son cabinet, le Cabinet Goethe situé avenue de Niel à Paris.